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APOCALYPSE, CINÉMA ET RÉSURRECTION DES MORTS

L’Apocalypse, annoncée depuis le début des temps, serait-elle en train de se réaliser au ralenti ?

Les Temps sont venus : voilà les quatre cavaliers de l’Apocalypse : Je regardais, et voici : parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée et il partit en vainqueur et pour vaincre.

Ce premier cavalier serait évidemment l’invincible Antéchrist atomique couronné de radiations mortelles. (Apocalypse 19 : 11-16)

Et voici le deuxième cavalier : Et il sortit un deuxième cheval roux, monté, celui-là, par un cavalier qui avait reçu le pouvoir d’enlever la paix de la terre afin que les hommes s’égorgent les uns les autres : et une grande épée lui fut donnée.

Il annonçait les implacables combats entre les religions monothéistes qui sont en train de marquer le début de notre fin ! (Apocalypse 6 et 4)

Arrive le troisième cavalier : Je regardais : et voici que parut un cheval noir. Celui qui le montait avait une balance à la main.

Allusion évidente à l’universelle injustice provoquée par la répartition des biens de la terre entre quelques-uns au détriment de la multitude. (Apocalypse 6 : 5. 6)

Et maintenant voilà que s’avance le quatrième cavalier : Et je regardais quand parut le quatrième cavalier sur un cheval verdâtre. Il se nommait La Mort. Et le séjour des morts l’accompagnait. (Apocalypse 6 : 8)

Telle était annoncée la fin de l’humanité… que sauvait néanmoins la Résurrection des morts !

Car, selon certains commentateurs, l’ensemble des revenants sauvés du désastre terrestre sera transporté magiquement sur un système solaire « propre », celui-là ! où tout recommencera à l’identique, et se perpétuera désespérément jusqu’à la fin des Temps, en un éternel retour !

Par les signes concrets, impensables avant que ne surgissent les technologies « modernes », ne s’offre-t-elle pas aujourd’hui à nous, cette Apocalypse, sans que nous voulions reconnaître ses signes annonciateurs - pourtant si évidents aujourd’hui ?

Depuis l’aube de la conscience, l’humanité a toujours voulu croire en la résurrection des morts. Disparaître au Néant pour l’Eternité serait nier notre « divine » singularité !

Notre intelligence spéculative nous fait croire qu’en pensant le monde, qu’en projetant l’Univers en nous, nous l’autorisons à être ! Que sans nous il ne serait pas !

Ce qui est incontestable puisque nous en sommes non seulement les témoins, mais on pourrait dire les « créateurs », par cette folie du verbe qui nous caractérise !

Notre faculté de nommer l’inimaginable, de dire cet indicible que nous ne pouvons pourtant pas nous figurer, nous autorise à admettre les magies de l’inexplicable et de l’irrationnel. Puisque nous nous voulons immortels, pourquoi ne le serions-nous pas ?

Tout en sachant secrètement en nous-mêmes que nous ne le sommes pas, nous nous persuadons de l’être, afin de poursuivre (sans devenir fous) les jeux truqués de la Vie.

Nous jouons à croire à « l’incrédible » car les univers, dont nous ne saisissons que de vagues signes, nous l’autorisent. Puisque nous comprenons que nous ne pouvons et ne pourrons jamais comprendre ces univers, nous voilà libres de laisser délirer nos spéculations… dont la plus folle, ou disons la plus « humaine », serait notre immortalité par de successives résurrections.

Ces Résurrections, promises aux humains par toutes les religions, nous encourageraient à croire en une « vie éternelle »… comme si débarrassés de nos corps putréfiables, « le fluide ailé de nos âmes allait s’échapper vers les zones éthérées » où, immortelles, elles poursuivraient à l’infini leurs successives mutations vers… l’impensable et l’inconnaissable !

Que l’esprit humain se soit consolé de sa mortalité en inventant l’immortalité par successives résurrections, quoi de plus naturel ? Nous n’avons jamais voulu mourir et, puisqu’on ne peut éviter cet inévitable, alors résurrectionnons !

N’était-ce pas la promesse des évangélistes, qu’au Jour dernier l’ensemble des morts éparpillés sous terre depuis l’aube des temps, émergera intacte comme au Premier jour ?

Et voilà qu’en plus des quatre cavaliers de l’Apocalypse, cette prédiction biblique se réalise !

Depuis l’invention du cinéma, et plus récemment de l’hologramme, quelle plus impensable résurrection symbolique ?

En déroulant à l’envers le film d’une putréfaction, on peut voir surgir d’un tas de boue informe, les os, la chair et la peau d’une personne aimée, soudain ressuscitée, qui va se recomposer, se redresser devant vous pour vous sourire et vous parler…

Serge Rezvani

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